Le marché a acheté la rumeur et vendu la réalité, tandis que les perspectives de plus en plus sombres pour l'économie allemande ont agi comme un catalyseur pour le recul de l'EUR/USD. De plus, la situation en Ukraine reste irrésolue. Les chiffres de l'emploi aux États-Unis sont décevants, le taux de chômage augmentant à 4,6 %. Dans l'ensemble, le rapport du BLS donne à la Réserve Fédérale une raison de se détendre et d'observer comment les événements évoluent. Cela a permis aux traders de prendre des bénéfices sur leurs positions longues sur l'euro.

Dynamique de l'emploi non agricole aux États-Unis

Le marché du travail américain continue de ralentir tandis que les consommateurs freinent leurs dépenses excessives, comme le montrent les données sur les ventes au détail. Les indices des directeurs d'achat américains ne sont pas non plus très encourageants. On observe une détérioration visible de l'économie américaine. Le rapprochement de l'écart entre l'économie américaine et celle de l'Europe a joué en faveur des haussiers de l'EUR/USD — si seulement tout était calme dans l'UE.

Malheureusement, le déclin de la confiance des entreprises en Allemagne indique que la tranquillité de l'euro n'est qu'une illusion. Les attentes de l'indice IFO sont passées de 90,5 à 89,7, tandis que la mesure des conditions actuelles est restée inchangée. Les entreprises en Allemagne sont plus pessimistes concernant la première moitié de 2026. L'année prochaine commencera sans beaucoup d'optimisme pour l'économie leader de la zone euro.

Dynamique de la Confiance des Entreprises en Allemagne

La Banque centrale européenne prendra sûrement ce fait en compte lors de sa réunion de décembre. Cependant, contrairement à d'autres banques centrales, elle a de quoi se vanter. L'inflation est considérée comme solidement ancrée près de 2 %, et l'économie s'est adaptée aux droits de douane américains. Les investisseurs estiment que le cycle d'expansion monétaire est terminé, et aucun changement du taux des dépôts n'est attendu avant 2027. Les chances d'une augmentation par rapport au niveau actuel de 2 % sont plus élevées que la probabilité d'une baisse.

Parallèlement, la réaction de l'EUR/USD aux données sur l'emploi américain a permis à la BCE de se détendre. L'euro ne s'est pas renforcé, ce qui signifie qu'il n'y aura pas de ralentissement de l'inflation dans la zone euro. Christine Lagarde peut mettre de côté l'idée d'interventions verbales et se concentrer sur la politique monétaire.

Alors que tout reste stable en Europe, l'avenir de l'EUR/USD dépend des événements se déroulant aux États-Unis. Après les données sur le marché du travail, l'attention des investisseurs s'est tournée vers les données sur l'inflation aux États-Unis. Une accélération de l'inflation deviendrait un atout sérieux pour les "faucons" du FOMC et permettrait au dollar américain de continuer sa progression face aux principales monnaies mondiales, l'euro n'étant pas une exception.

Goldman Sachs s'attend à ce que les prix à la consommation aux États-Unis ralentissent de 3 % à 2,9 %. L'inflation reste encore trop élevée pour que la Fed se repose sur ses lauriers, contrairement à la BCE. La dynamique future de l'inflation influencera les chances du marché à terme de voir une baisse du taux des fonds fédéraux.

Techniquement, le graphique journalier de l'EUR/USD montre la formation d'un "pin bar" avec une longue mèche supérieure, indiquant une faiblesse parmi les acheteurs. Tant que les prix demeurent en dessous du bas de cette barre à 1,1735, il vaut la peine de considérer des ventes à court terme.